MENDOZA ET L’ENNIVRANTE TRAVERSÉE DES BODEGAS 


27 Août - 8 Sept

Cette étape qui nous paraissait si lointaine arrive finalement à grand pas. Et nous voilà déjà la veille de notre départ réservant le billet de bus au terminal de Valparaiso, qui nous mènera de l’autre côté de la frontière. Nous prenons un départ tôt le matin pour 10 heures de trajet dont trois réservées au passage des douanes. Nous avons un bus tout confort, le repas y est même inclu. Les paysages sont montagneux, nous passons devant une station de ski nichée au coeur des andes chiliennes. J’entends Xa pester de ne pas avoir été mis au courant, et déçu de n’avoir pu programmer un stop pour s’adonner à quelques descentes. 

Remis de ses émotions, nous passons à la partie la plus divertissante du voyage : le passage de frontière. Et l’entrée en terre promise se mérite. Nous pouvons affirmer sans nul doute que ce passage des douanes a été le plus long depuis notre départ de France. Les bus s’accumulent formant une file de plus en plus longue, et déversant leurs passagers pour qu’ils aillent tamponner leur passeport. Le contrôle des valises est plus que sommaire et les douaniers font la quête en agitant leur gobelet devant nos mines désarçonnées. Leur recette ne sera malheureusement pas si importante que la surprise des voyageurs. 



Nous posons enfin le pied sur le sol argentin. Nous changeons l’heure de nos appareils et arrivons à Mendoza sur les coups de 18 heures alors que le soleil n’est pas encore couché. Le climat gagne en température, et nous en confort. Nous avons prévu 2 semaines dans la province de Mendoza, avant de rejoindre Formosa. 



Nous ne perdons pas de temps et nous mettons dans l’ambiance en achetant nos premiers empanadas. Le lendemain nous faisons un tour au centre, et la situation économique du pays nous revient en pleine face. Notre combat pour retirer de l’argent commence. Ayant une carte prévue pour les voyages de longue durée, nous ne sommes normalement soumis à aucun frais, si ce n’est celui du change qui peut parfois varier. Je vous passe les détails ennuyeux, mais cela nous a occupé une bonne journée et demi pour trouver une solution convenable. 

Après avoir ratissé toutes les banques de la ville nous décidons de changer d’activité. Nous nous dirigeons vers le parc Julio qui fait quasiment la taille du centre historique de la ville. Ici les locaux s’adonne au roller, à la course à pied, au foot et même à l’aviron. Nous profitons des derniers rayons de soleil, et faisons une excursion à Carrefour où nous errons dans les rayons remplis de nostalgie.  

Le lendemain, nous continuons dans l’appropriation des coutumes locales et nous rendons au restaurant « El Asadito » pour déguster l’un des trésors reconnu du pays, et pas des moindres, sa viande. Bien que j’opte pour un plat végétarien, je goute à la Picaña de Xavier, et admets que la viande a une toute autre saveur que celle que l’on connait. Cuisson et qualité y défendent leur part de responsabilité.



En fin de journée nous récupérons nos sacs et prenons un « colectivo » pour aller nous ressourcer à la périphérie, dans un village nommé Chacras de Coria. 
Nous avons le luxe d’être logés par cette adorable famille d’Argentins rencontrée 6 mois plus tôt au Mexique alors qu’ils fêtaient les 15 ans de leur cadette à Bacalar. 

Nous nous retrouvons comme si c’était hier et nous apprenons à nous régler aux horaires nationaux. Ainsi à 18 heures, ce n’est pas l’apéritif que l’on nous propose, mais le gouter. Nous dégustons un délicieux brownie pour accompagner le fameux Mate. Nous ne partons manger au restaurant que sur les coups de 22 heures 30. 
Après avoir déposé les filles à la maison, nous continuons la soirée en prenant le dessert chez des amis à eux. C’est ainsi que l’on mange des crêpes à 1 heure du matin, pour passer ensuite au traditionnel Fernet con Coca. 



Le lendemain, Gustavo, le père de famille, nous propose un tour des bodegas en vélo. Si le temps est plus frais qu’à Mendoza, nous gagnons cependant en terme de décor. Nous avons une superbe vue sur les montagnes aux sommets tout juste enneigées, et profitons d’un soleil rendant le froid agréable. 



Nous commençons à nous habituer aux horaires et prenons un café vers midi, pour passer à table vers 15 heures. C’est alors au tour de Georgina de nous faire partager l’un de ses rituels favoris : venir se positionner en kayak au milieu du lac de Potrerillos pour apprécier la retraite du soleil derrière les andes argentine. Un merveilleux spectacle que nous ne ferons qu’observer depuis le bord compte tenu du froid ambiant et de l’eau glacée qui inonde inévitablement le kayak.



C’est un réel plaisir de retrouver cette petite famille, et nous les remercions encore de leur accueil. Cela a aussi été l’occasion de discuter de la situation économique que traverse leur pays et aller au delà du déversement constant et orienté des chaînes d’informations. 



Nous leur disons au revoir, et nous dirigeons vers la Valle de Uco pour nous tourner vers un tourisme plus fort en tanin. 
Comme cela a été si bien dit « El que vino a Mendoza si no toma vino... Para que vino ? » Je vous offre la traduction qui perd alors tout le charme du jeu de mot : « Celui qui est venu à Mendoza, s’il ne boit pas de vin, pourquoi est-il venu ? »  



Nous ne voudrions pas donner raison au dicton, et prévoyons alors la visite de quatre vignobles. Le premier s’avère être Zuccardi. Maison reconnue, le vin est de qualité mais la visite semble mettre l’accent sur l’architecture luxueuse des lieux et la prestance du nom plutôt que sur les informations et le processus de la vigne jusqu’à la bouteille. La dégustation est appréciable, nous rencontrons un couple franco-argentin composé d’une bretonne et d’un buenos airien. Le lendemain en quête d’un peu plus d’authenticité, nous optons pour la bodega « Celia ».



Plus familiale et à production plus modeste, nous sommes guidés par une jeune fille qui nous offre toutes les réponses à nos questions, et va même jusqu’à nous faire visiter la chaîne d’étiquetage des bouteilles. La dégustation est chaleureuse et rythmé selon nos envies. Nous en apprenons un peu plus que la veille, et nous revoyons nos leçons quant à nos propres cépages. 



Le jour suivant, nous nous rapprochons des montagnes et trouvons comme point de chute une petite « cabaña ». L’endroit est idéalement situé entre le village de Tupungato et la route des bodegas. Nous bookons une visite ainsi qu’une dégustation à la Azul pour le lendemain, et une autre à Passionate Wine pour notre dernier jour. 

Nous nous rendons à la Azul en stop, n’ayant que peu de collectivo et ne voulant pas prendre de taxi, nous prenons nos précautions et partons 2 heures avant. Finalement un Chilien nous fera passer une première partie de la route, et la cuisinière d’une autre bodega se chargera du reste. Nous arrivons avec un peu d’avance. Aucun problème, une femme nous accueille, nous tend un verre vide à chacun et nous montre du doigt le hangar où un groupe de brésilien est déjà entrain d’entamer la visite. Si Celia était plus authentique et familiale, la Azul se veut encore plus humble. Face au 600 000 litres annuels de Zuccardi, la Azul élève sa production à seulement 50 00 litres par an. Sans compter qu’elle est l’unique maison de la région dont les capitaux sont entièrement détenus par des Argentins. Cela nous offre l’honneur de gouter au vin directement extrait du tonneau.



Encore emprunt d’un gout vinaigré, l’expérience est insolite et notre « ambassadeur » sait rendre sa présentation vivante, alternant entre portugais et espagnol. 

Malgré la grisaille de la journée, nous prenons place aux tables installées en extérieur. La particularité de cette dégustation ? Elle se fait tout au long du repas composé de trois entrées, un plat et un dessert, revisitant les spécialités culinaires du pays.



On passe d’abord par l’empanada, ensuite vient le choripan, nous passons alors à la pièce de viande et avons le droit à une douceur au dulce de leche pour cloturer le tout. Entre trois vins différents nous assistons à un client venu directement en hélicoptère. L’auto-stop de ce dernier n’a peut être pas été aussi fructueux que le nôtre... qui sait ? 

Nous avons parfois le droit à quelques eclaircis laissant apparaître la neige tombée la veille, la haut sur la chaîne de montagne. Après s’être ennivré plus que de raison nous rentrons... en stop. 

Xa se colle à la tâche. Le résumé en photo : 

ETAPE 1


ETAPE 2

Le premier à nous prendre est un 4x4 sans siège passager avant. Les deux types sont plutôt joviaux et nous laissent au croisement. Quant à notre second chauffeur, nous ne savons toujours pas comment sa monture fait encore pour rouler. 

Toujours est-il que nous arrivons à bon port, mais face à cette journée passée à boire et manger nous décidons d’annuler la visite du lendemain, et optons pour un retour direct vers Mendoza.  

Despues ~ Formosa

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