AUTOUR DU LAC TITICACA 




28 Juillet - 31 Juillet 

AMANTANI


Pour nos derniers jours sur le sol Péruvien, nous découvrons les alentours du lac Titicaca. Nous commençons par l’île d’Amantani. Nous passons à nouveau par une coopérative de tourisme équitable. Après une nuit de bus, nous sommes recueillis par Saùl le fils aîné de la famille qui nous accueille pour 2 nuits sur leur île. Juste avant de prendre le bateau, nous petit déjeunons sur le marché extérieur de Capichaca. Afin de contrer le froid qui nous emparre nous goutons au jus de quinoa chaud accompagné d’un petit sandwich à l’avocat. 


Satisfaits, nous embarquons dans le petit bateau pour 45 minutes de traversée. Arrivés à bon port, nous prenons nos bagages et le chemin jusqu’à leur maison nous rappelle que nous sommes sur le lac le plus haut du monde. Essoufflés de notre petit Everest local, nous prenons place dans les chambres lumineuses offrant une vue dégagée sur le lac. La densité des eaux nous ferait presque penser que nous sommes en bord de mer. Heureusement les hauts monts Boliviens d’en face nous ramènent à la réalité. 


Nous avons le droit au traditionnel mate d’Eucalyptus, muña et autres plantes fraîches du jardin en attendant que le soleil nous réchauffe à son tour. Cela nous donne l’occasion de rencontrer le reste de la famille : les parents Osvaldo et Matilde, sa femme Maria et leur fils Edi, ainsi que un de ses deux frères. Les revenus de la famille dépendent essentiellement du tourisme, du reste ils ont deux ou trois bouts de terrain où ils cultivent le nécessaire pour se nourrir. Ah ! J’allais oublier les animaux de compagnie : un âne et quelques moutons. 


Nous faisons un tour au village où nous sommes littéralement victimes d’un racket bien organisé. Je vous explique, l’île est divisé en 10 communautés qui chacune a son propre « chef ». Ces 10 figures autoritaires se retrouvent pour prendre les décisions importantes et organiser la vie de l’île. Ainsi, c’est surpris, et quelque peu irrités que nous payons la taxe d’entrée ordonné par la municipalité sans aucunes justifications, devant les yeux de Saùl impuissant et gêné de la situation. 

Et cette exploitation abusive du tourisme continue lorsque nous découvrons que les prix doublent pour les étrangers que ce soit pour une bouteille d’eau ou un gâteau quelconque. L’entourloupe serait faite avec le sourire, cela passerait certainement plus en douceur. Cependant nous sentons bien que notre venue n’est pas du goût de tout le monde. Et nos « Buenos dias » enthousiastes ne suffisent pas à ravir les anciens. 


Nous décidons donc de profiter pleinement de notre famille d’hôtes, et organisons une randonnée le lendemain pour profiter de la vue des deux montagnes Pachamama et Pachatata. Une fois les 4 100 mètres d’altitude gravis, nous pouvons observer les lieux sacrés où se regroupent chaque année, le troisième jeudi de janvier, les 10 communautés. Cinq grimpent la pachamama, et cinq autre la pachatata. 


L’activité la plus importante de la journée arrive : la coupe de cheveux du petit Edi. Xavier fait une première tentative avec la tondeuse, tant convoitée par les hommes de la maison. Les cheveux certainement trop épais rendent la coupe impossible. Claire passe donc aux ciseaux. Ce que l’on ne nous avait pas dit, c’est que cette action est très importante dans leur culture, et durant les trois premières coupe la personne qui est en charge de le faire devient comme une seconde mère pour l’enfant. On ne pourra jamais vérifier la véracité de ces propos, toujours est-il que la famille insiste lourdement auprès de Claire pour lui faire intégrer son rôle. 


Ces quelques paroles et demandes maladroites n’entachent pas notre séjour et ne nous empêchent pas de profiter aussi bien du lac que des repas partagés avec la famille. Le soir nous nous couchons au bon vouloir de l'électricité dont nous bénéficions. Ainsi, vers 20 heures, quand la lumière de la salle à manger faiblie, nous montons nous coucher. 

LLACHON 

Nous partons le lendemain matin sur les coups de 9 heures. Nous embarquons les premiers dans ce petit bateau où l’odeur d’essence est bien plus présente que celle du lac. Arrivés sur la terre ferme nous partons en direction de Llachon. 


A l’entrée du village, c’est Juana qui nous attend. Nous descendons du bus et marchons une bonne quinzaine de minutes. Sur la route, Victor, son mari, nous rejoint. En entrant dans la cour de la maison nous faisons connaissance avec leurs deux enfants ainsi que Janka la soeur de Juana et ses deux enfants respectifs. 
Là encore l’âne et les moutons ont leur espace, le bonus : Claudio la poule domestique de la famille. 


Après un bon déjeuner nous descendons le chemin menant jusqu’au lac et installons le filet de Volley. Nous nous adonnons à une partie internationale : France contre Pérou. La France gagne de peu, nous payons alors notre bouteille de soda, mise en jeu quelques minutes avant.


Juste avant que le soleil se couche nous allons récolter les fèves séchées du jardin. Nous pouvons ainsi apprendre et participer au processus auquel ils s’adonnent chaque année. 


Le lendemain, après avoir déjeuné une délicieuse truite cuite au feu de bois, nous grimpons tous dans la « motocarga » de Victor pour aller faire un foot à l’entrée du village. Cette fois-ci la victoire nous échappe de peu avec Victor, nous laissons Xavier et Juana savourer, pendant que j’essaye de retrouver mon souffle. 


Le soir je me charge de faire frire les fèves, tandis que Claire dévoile sa recette de crêpes à la famille. Et visiblement le mot est vite passé, car nous avons le droit à la visite des cousins et cousines. 
Nous partageons une très belle soirée durant laquelle Juana nous explique la nuance entre les différentes cultures du pays. Eux-mêmes forment un couple mixte, elle appartenant aux Quechua et lui aux Aymara. 


Cette famille se démarque vraiment des autres que nous avons pu rencontrer. En effet, les ressources du foyer proviennent du tourisme, de leur agriculture mais également du travail des deux maris de la famille. Victor est plombier et électricien et se déplace lorsqu’on l’appelle à la ville la plus proche. Quant au mari de Janka, il travaille dans un hotel 6 jours de la semaine et ne rentre que le dimanche. 


Juana quant à elle, est très cultivée, et a été championne en athlétisme. Ce qui lui a permis de voyager en Europe, au Brésil et en Argentine. 
Ils sont soucieux de la préservation de leur culture, mais s’ouvrent volontiers vers la modernité et sont conscient des avantages que cela représente pour leurs enfants en terme d’éducation. 

Pour marquer notre départ ils nous font gouter au té piteado. Cette boisson chaude est enfaite un cocktail fait à base de thé à la canelle et clou de girofle, de sucre, de citron et de pisco. Le premier est offert par Juana à la Pachamama (balancé au sol). Le suivant nous réchauffe la gorge et aide à la digestion. Le troisième est plus festif car plus alcoolisé. 

Nous passons un superbe moment au sein de cette famille. Nous apprécions leur approche et ne nous sentons pas comme de simple porte monnaie. Ils sont à la fois conscient de l’importance de leur culture, mais n’en font jamais trop afin de ne pas tomber dans la singerie du Folklore. 


C’est sur cette bonne note que se clôt notre chapitre Péruvien, non sans quelques larmes dissimulées en montant dans le bus nous menant à notre prochaine étape. 

Despues ~ Bolivie 

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