SALAR D’UYUNI




15 Août - 18 Août 

A peine le temps de nous reposer et rattraper notre retard que nous voilà de nouveau sur la route. Nous ne pouvions quitter la Bolivie en ayant foulé seulement trois de ses villes et encore en soif de grands espaces. C’est pourquoi nous avons booké un tour dans la région d’Uyuni. Ayant gardés de bons contacts avec Camille et Julien, un couple en tour du monde rencontrés 2 mois plus tôt en Colombie, nous avons décidé de nous rejoindre à cette occasion. 

Nous avons rendez-vous à Tupiza la veille du départ pour régler les derniers préparatifs, rencontrer notre guide, et trinquer à nos retrouvailles. Tupiza est une ville... simple. Le choix est large en terme d’agences, il l’est moins quant à la qualité des restaurants. C’est une ville étape, les touristes ne font qu’y dormir dans la perspective d’un départ en excursion dans la journée ou le lendemain. 

Nous ne dérogeons pas à la règle et le lendemain à 8 heures 30 nous sautons dans la Jeep de Cristobal et sa femme Noemi, notre cuisinière officielle. Nous chargeons nos gros sacs sur le toit aux côtés du gaz et des bidons d’essence. Nous prenons 5 minutes pour jeter leur fils au collège tandis que nous monopolisons ses parents pour 3 jours de roadtrip. 
Les premiers échanges avec ce couple Bolivien sont taquins mais joviaux. De quoi nous mettre en jambes pour le reste du voyage. 


Nous faisons quelques arrêts pour admirer les paysages déjà déroutants du chemin nous menant au cimetière des trains. Nous avions pris l’option la moins sollicitée, c’est à dire faire le parcours en sens inverse et rejoindre la frontière Chilienne le dernier jours. Ainsi nous croisons quelques touristes sur les arrêts les plus fréquentés. Mais outre le cimetière et le désert de sel, nous sommes surpris par la tranquillité et le calme dont nous jouissons. 


Nous faisons un peu mumuse dans ces carcasses de ferrailles laissées à l’abandon et passons à table pendant que les autres Jeep reprennent la route pour Tupiza. Nous sommes à l’abri dans une petite hutte et profitons des talents de cuisinière de Noemi qui nous concocte à la demande, des plats végétariens pas moins nourrissants pour autant. 


Nous reprenons la route et approchons de l’attraction de la journée : le désert de sel transformant les touristes en photographes amateurs le temps d’une journée. Mais avant, un arrêt par l’étape du Dakkar passé ici pour la première fois en 2014. Cependant, en sortant de la Jeep ce n’est pas la statue de sel ou encore les drapeaux qui attirent notre attention, mais bien cet incroyable trompe l’oeil qui nous fait penser que le volcan à l’horizon n’est qu’à 10 km tout au plus, tandis qu’il se trouve à plus de 180 km. 
Nous accordons tout de même quelques regards aux drapeaux et sommes à la fois surpris et déconcertés de remarquer l’orgueil mal placé de nos compatriotes qui ont osé planter le drapeau de la Charente-maritime... 


Passons. En repartant Cristobal nous explique que le désert se découpe en trois parties. L’une est dédiée exclusivement à l’extraction de sel, l’autre au tourisme et enfin la dernière à la production de lithium. Ils prennent également le temps de nous extraire des cristaux de sel en guise de souvenir. Devant leur aisance, nous tentons à notre tour. Mais ce n’est pas si simple que cela et nous ressortons à tour de rôle notre main glacée et rongée par l’eau salée... sans résultat et couronnés des moqueries de notre couple de guide. 


Nous arrivons à l’Isla Incahuasi, un étonnant îlot de terre et de roches habité par de curieux cactus. Nous ne sommes pas seuls, nous décidons alors de faire nos photos et monter l’île lorsque la foule se dissipera. 



La photo ratée en bonus 
La chaleur du soleil laisse peu à peu place au froid saisissant de la nuit. Nous prenons la direction de notre hôtel et restons subjugués par ce dégradé de couleurs qui apparaît en face du couché de soleil. Sans un bruit autre que nos pas nous prenons conscience de la chance que nous avons d’assister à ce spectacle. 


En entrant dan le village (de quatre maisons) nous remarquons qu’il y a une « discoteca ». Nous entrons alors dans notre hôtel de sel. Nous sommes étonnés du confort, et attendons sagement que le repas nous soit servi. Pour l’apéritif : gateaux secs et thé ou café. Pourquoi pas. 
Nous ne bronchons pas, et après un délicieux repas nous rendons visite aux français du même hôtel à la fin de leur tour, dans la discothèque du village. Face aux choix de la carte, nous évitons les risques inutiles en optant pour une bière puis rentrons nous coucher. 


Le lendemain départ tardif sur les coups de 8 heures 30. Cette fois notre premier arrêt se fait à Julaca pour goûter une bière à la coca. Nous aurions sauté sur l’occasion s’il n’était pas 9 heures du matin. Nous nous sommes donc occupés comme des gamins attendant que leur père finisse de nettoyer la voiture.


Une fois bien installés nous gagnons la route pour trouver un endroit agréable où pique niquer. Sur le chemin nous croisons dans un premier temps des petites autruches qui sont plus exactement des Nandou. Nous doublons ensuite une voiture douteuse arrêtée en plein milieu de la route. Cristobal nous informe qu’ils sont très certainement ivres. Xavier et sa légendaire discretion leur fait une grimace égal à un « Sérieux !? Bougez de là ! ». Nous rigolons moins lorsque la voiture nous double et commence a zigzaguer devant nous pour finalement s’arrêter en travers. Nous les évitons, et compte tenu de la puissance de leur moteur, très certainement aussi éméché qu’eux, ils ne parviendront pas à nous suivre. 


Nous trouvons un endroit à l’abris du vent et encerclé de lamas. Nous tentons une chasse improvisée mais peu fructueuse pendant que le repas se prépare. Nous sommes à nouveaux gâtés et mangeons sans faim. Pour le reste de l’après-midi nous partons en direction du canyon de l’anaconda. Stupéfiant. 


Nous enchaînons avec la laguna negra où nous apprenons que les roches qui nous entourent sont enfaite constituées de lave figée par la pluie lors d’une éruption. Lorsqu’on réalise l’étendue de ces horizons rougeâtres, nous sommes heureux de ne pas avoir été présent lors de cette éruption. Pour autant, il constitue un bon terrain de jeu pour les chinchillas et lamas qui s’y baladent. 


Nous finissons cette journée par des paysages lunaires laissant place à l’imagination quant aux formes que suggèrent les roches travaillées naturellement par la nature. Julien et Camille se laissent tenter par une escalade photographique sur le dromadaire du désert, la descente est d’autant plus interessante. 


En arrivant à l’hôtel nous sommes les seuls clients, nous savourons l’unique douche chaude, douche tout court d’ailleurs, de ces 3 jours. Pour accompagner notre tournoi intense de jeu de carte, nous allons à la tienda du coin. Les gars font une découverte qui ravive le reste de leur excursion : une flasque de liqueur verdatre très bon prix, proche du get 27. Pour notre part avec Camille nous en restons au vin rouge. 

Le jours suivant nous partons encore plus tardivement sur les coups de 9 heures 30, la veille Cristobal nous avait informé d’un problème de moteur, qui consommait plus d’essence qu’à la normale. Pour être sûrs d’avoir les réserves suffisantes pour rentrer, nous nous sommes assurés que le problème soit résolu. Cela ne nous a pas empêché d’optimiser la journée et réaliser toutes les étapes prévues : 


Un premier arrêt à une lagune entourée de volcans recouverts de souffre suivi d’un pique-nique non loin de la laguna colorada. 


Nous enchaînons avec une balade autour de ce même lac, qui nous vaudra la visite d’un renard, l’observation de flamands rose et un café devant ce spectacle fabuleux. Une telle perspective est invraisemblable lorsqu’on sait que l’on culmine à plus de 4 000 mètres. La couleur vient en réalité de la réaction de micro-algues au contacte du soleil. Quant aux flamands, il faut croire qu’ils se sont accoutumés de l’altitude et jouissent chaque jour d’une vaste étendue à l’origine de leur couleur rosée. 


Nous finissons en beauté par les ébouriffants Geyser Sol de la Mañana. Lorsque nous descendons de la Jeep une émanation puissante de souffre envahi nos narines puis peu à peu nous évoque l’odeur d’oeuf pourri. 


Cela ne suffit pas à nous rebuter, nous traversons ce nuage épais et commençons à déambuler entre les trous au diamètre variant mais tous rempli d’une substance épaisse et grise se mouvant par la chaleur procurée. Il s’agit enfaite de boue perpétuellement maintenue par l’activité volcanique à une température avoisinant les 80 degrés.



Il est encore trop tôt pour espérer observer le couché de soleil de ce lieu. Nous partons donc en quête d’un hôtel. Et nous faisons bien car nous ne sommes pas les seuls à priser la proximité des thermes naturelles, tous les hôtels proches affichent complets. Nous trouvons finalement une petite chambre et nous installons pour poursuivre le tournoi de carte de la veille. Nous sommes nombreux dans cette pièce où le repas sera servi quelques heures plus tard, mais cela ne suffit pas à combattre le froid, et nous serrons un peu plus les dents à chaque entrée et sortie laissant la porte ouverte sur l’extérieur. Après le repas Cristobal nous propose de rejoindre les bains thermaux pour observer les étoiles, mais ayant vu la masse de touristes se ruer sur cette espace ne faisant pas plus de 8 mètres carrés, nous passons notre tour et nous contentons de l’observation d’étoiles. 

Vient alors notre dernier jours. Nous passons devant le désert de Dali et faisons notre ultime stop à la laguna blanca qui paraît être le lieu idéal pour notre photo souvenir avec ce couple adorable nous ayant guidé durant ces trois jours. 


A l’approche de la frontière chilienne nous prenons les derniers conseils et informations de Cristobal et nous préparons à passer les douanes. Nous remercions chaleureusement Cristobal et Noemi pour ces 3 superbes journées qu’ils nous ont fait passer et montons dans le bus s’occupant du transfert. 

Bien que touristique, le Salar d’Uyuni et tous les points d’attractions naturels qui l’entourent valent la peine d’être visités. Pour notre part nous avons eu la chance de tomber sur un guide extra, et surtout de connaître et choisir nos deux compagnons de voyage avec qui nous allions passer un bon moment dans la voiture. 

Sur le trajet qui nous mène à San pedro de Atacama, nous restons silencieux, chacun certainement trop occupé à graver ces magnifiques images que nous avons emmagasiné durant cette traversée. 

Despues ~ Santiago de Chile 

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