LA PAZ


1er Aout - 5 Aout 

Nous quittons notre famille d’accueil aux alentours de 9 heures. Comme toujours les au revoir sont difficiles, d’autant qu’une journée complète de transport nous attend. 

Nous faisons une première étape à Puno pour nous restaurer , avant de traverser la frontière. Une fois prêts nous grimpons dans le bus déjà bien rempli de nos amis francophones. Nous jetons nos derniers regards sur ces monts enneigés et voyons défilés les nombreux élevages de truites qui bordent le lac. 


Nous passons la frontière sans difficultés et repérons ce qui ressemble fort à des pains de chez nous. Nous avons bon espoir de les retrouver dans le reste du pays. 

Sur la route nous sommes gratifiés d’un majestueux couché de soleil qui clôt notre étape sur le lac Titicaca en beauté. Nous avons la surprise de laisser partir notre bus vide sur un ferry, et de monter dans une petite barque dans la pénombre la plus complète. En attendant de pouvoir remonter, nous dégustons des fritures d’Ispali. Nous finissons par avoir l’habitude des imprévus que nous réservent les frontières. 

Nous arrivons de nuit dans la capitale du pays, La Paz. Nous ne perdons que quelques mètres de hauteur, et malgré l’obscurité, nous pouvons déjà nous rendre compte de la cuve qu’elle représente. 
Nous nous installons dans les lieux qui vont être nôtres durant 5 jours et en allant chercher de quoi festoyer à la tienda du coin, nous assistons à notre première vrai offrande à la Pachamama. En effet, devant cette petite supérette une femme commence par mettre feu à l’offrande faite de papier, pierres, et autres constituant en tout genre, puis vide par dessus la petite mignonnette de vin achetée plus tôt. 


Le lendemain l’identité locale redouble de présence puisqu’en descendant de deux rues nous tombons sur un défilé. Comme tous ceux auxquels on a assisté nous ne pouvons être certain de son origine. Mais nous imaginons qu’il s’agit d’un joyeux mélange entre patriotisme et célébration du dieu de la terre (Pachamama). 


Nous remontons donc le cortège constitué d’étudiants, de professionnels et d’enfants adorablement déguisés. Nous nous perdons dans les marchés qui, nous le découvrirons plus tard, sont à l’image de la ville : complètement désorganisés. 


Nous observons les vendeuses de jus s’arracher les clients entre leurs étroites parois de vente. Puis nous devenons à notre tour cette chaire fraiche qu’elles tentent d’appâter. Les vitamines prises, nous allons affronter le marché aux sorcières. Nous sommes partagés entre la curiosité et l’horreur en voyant ces foetus de lamas pendus aux toits des stands. Nous retrouvons aussi les constituants aperçus lors de l’offrande de la veille. 


Viennent alors nos premiers échanges hasardeux avec les vendeuses de fruits et légumes. Le contact se veut plus que glacial avec certaines. D’autres encore préfèrent que l’on passe notre chemin plutôt que de réaliser une vente. Nous avons pourtant l’habitude depuis notre départ, et sommes très précautionneux dans nos approches avec les locaux. Nous évitons les photos, saluons avant d’adresser la parole, et tentons d’être les plus respectueux possibles. 
Mais cette fois rien à faire, le courant ne passe pas. 


Pour la première fois, il nous est même difficile de trouver de quoi se restaurer dans les marchés. Nous trouverons finalement refuge vers 15 heures dans un petit restaurant de quartier. Avant que le soleil ne se couche, nous prenons de la hauteur avec le téléphérique, afin d’admirer cette étrange capitale. 
Un peu bousculés par cette première journée agitée, nous nous reposons et programmons les jours suivants. 


Le lendemain nous avons de nouveau le droit à des défilés, déjà plus organisés et soignés que la veille. Le bonus : nous avons l’imposant mont Illimani en trame de fond. Nous nous baladons autour de la place d’armes et laissons une seconde chance au marché Lanza. Nous nous serrons sur les bancs du stand d’Emelyne et sommes récompensés par un délicieux sandwich à l’avocat. 


Nous partons alors à la découverte du quartier « chic » de la capitale. Mais décidément cette dernière n’a rien à voir avec ses homologues. Là encore le désordre se ressent. En se rapprochant de notre appartement nous passons devant la prison et assistons au spectacle des petites cabanes qui l’entourent, uniquement dédiées à la vente d’alcool en tout genre. 


Le jour suivant nous nous jetons dans la gueule du plus grand marché à ciel ouvert d’amérique du sud. Nous remontons donc au quartier chaud d’El Alto et entrons par les allées des accessoires automobiles provenant probablement du cars-jacking de la veille.


L’étendue est démente et au bout de quelques heures nous nous avouons vaincus. Le soir nous nous réconfortons, ils se réconfortent avec une belle pièce de viande rouge dans un restaurant Argentin, pendant que je m’occupe du sort du buffet de légumes. 


Enfin, pour notre dernier jour nous laissons notre curiosité prendre le dessus, et nous rendons au cimetière. L’impression qu’il nous donne du téléphérique n’est rien comparé à la réalité une fois sur place. Ce sont de réels édifices qui hébèrgent les tombes ou urnes rangés verticalement au dessus du sol. Le cimetière s’étend largement et chaque allées sont pleines de petites vitrines décorées selon le mort auquelle elles appartiennent. Ainsi nous voyons parfois des mignonettes d’alcool, des fleurs ou encore des jouets en tout genre. 


Bien qu’il soit loin de la lugubrité de nos cimetières, nous revenons à un peu plus de gaité en passant par un quartier coloré, récemment réhabilité par l’état. 


C’est ainsi que nous passons nos derniers moments dans cette capitale hors du commun. Je ne peux pas dire que je me sois sentie à l’aise dans ces rues. Non pas que l’insécurité soit présente, il s’agit plutôt d’un doux chao qui rend parfois la balade fatigante.


Despues ~ Sucre 

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