Pijao - Pour nos adieux à la Colombie 



14 Juin - 18 Juin 

Pijao est un petit village de la région du café reconnu pour sa tranquillité et sa qualité de vie. En effet le temps semble s’être arrêté dans cette petite bourgade d’à peine 7 000 habitants. Nous arrivons dans l’après-midi, la place n’est pas très animée, il y a tout de même deux vendeurs de fruits et un vendeur de saucisses entrain d’installer son stand.

Notre chambre est déjà réservée dans l’hôtel d’un membre de la famille d’Hector (l’un des deux sexagénaires rencontrés plus tôt en Colombie). L’accueil est un peu froid. La propriétaire croyait que nous étions 4 et le nom d’Hector ne semble rien lui évoquer. Passons, elle nous installe alors dans une chambre du bas. La fenêtre n’en est pas vraiment une, et nous avons une porte de garage donnant sur la rue en guise de mur. La cerise sur le gâteau ? Nous n’avons pas de clef pour fermer notre chambre, qui donne directement dans la salle à manger du restaurant de l’hôtel. Parfait ! 

Nous ne faisons pas les difficiles et passons outre nos premières impressions. Et nous faisons bien, car les propriétaires se révèlent être des personnes adorables. Le mari de Doña Sixta est un numéro à lui tout seul. Pour ce qui est de nos affaires, nous misons sur la bonté des habitants, et actuellement nous ne nous sommes encore rien fait voler (si ce n’est les 3 cotons-tiges par le chat de l’hôtel). 


Nous passons la moitié du séjour avec eux, et les deux jours restants dans la maison de Monica. Aux vues de l’animation du village nous avons un peu peur, et nous nous disons que 4 jours étaient peut être un peu ambitieux.  
Nous prenons pourtant goût à cette tranquillité, au de-là de toutes celles qu’on a connu jusque là. Nous mettons ce temps à profit pour préparer le reste du voyage, se reposer et marcher (pas très loin je vous l’avoue).


Monica, la propriétaire de notre deuxième logement, nous raconte l’histoire de cette maison familiale à l’empreinte coloniale. Appartenant autrefois à son père (et ses 18 enfants) elle l’a aujourd’hui rénové tout en gardant ce charme si particulier de l’ancien. Mis à part le marsupiale colombien qui se balade dans la toiture durant la nuit, le silence règne et c’est un vrai plaisir de séjourner ici. Nous ne pouvions pas quitter la Colombie d’une meilleur manière. 


Elle nous conte également comment Pijao est devenu le premier village de Colombie à être répertorié par le mouvement Italien CittaSlow. Grâce à son travail et sa force de persuasion elle inscrit alors son village dans ce mouvement de décroissance économique invitant ses habitants à pendre leur temps pour ainsi jouir d’une meilleur qualité de vie (grossièrement).


Aucun doute, Pijao a compris la leçon et adopte un vrai rythme d’escargot. Un marché campesino est annoncé pour la fin de semaine. Tout le monde nous en parle, nous sommes un peu amusés en voyant les trois stands se battre en duel le samedi matin à 10 heures.  

Le soir, ses habitants savent pourtant regagner leur énergie colombienne lors du match de la copa America contre l’Argentine, qu’ils gagnent 2 à 0. Et même ici, ils sont fidèles à leur équipe et l’honorent comme il se doit. 


Enfin, la veille du départ, nous partons visiter Buenavista, un village encore plus petit qui gagne à être connu. Les intempéries de la saison nous forcent à faire un gros détour pour y accéder. Nous prenons un premier bus et décidons de faire le reste en stop. C’est ainsi que nous faisons la connaissance d’Alonzo et sa femme Carmen. Nous montons dans leur petite Twingo. A l’arrière, siège déjà un passager Italien. On apprend durant le trajet qu’ils l’ont rencontré 20 ans plus tôt de la même manière que nous, en faisant du stop en Amazonie. Depuis, Patricio s’est expatrié et coule ses vieux jours dans le pays. 


Nous visitons la petite ville qui porte bien son nom. En effet nous avons une vue épatante sur les vallées. La configuration du village, elle aussi, vaut le détour, construit sur les deux flans d’une colline. Son mirador est tout aussi farfelu que sa structure, car il se trouve dans le cimetière. 

Nous retrouverons nos amis en fin de journée, qui nous ramènerons jusqu’à Pijao. Encore une belle rencontre que l’on inscrit à notre tableau. 

Le soir, je mange mon dernier Arepa, Xa boit sa dernière limonade de coco et nous avons le droit à un magnifique ciel rose-orangé pour clôturer la journée. 
Et voilà que nos 90 jours de permissions sur le territoire s’achèvent. La Colombie sera le pays dans lequel nous serons restés le plus longtemps pour le moment. 
Le bilan ne saurait tarder... 

Despues ~ Ecuador 

Commentaires

Articles les plus consultés