JARDIN


4 juin - 8 juin 

Le départ se fait matinale, à 7 heures. L’approximation colombienne nous fait partir à 7 h 30. Nous nous fourrons un pouce dans l’oeil lorsque nous pensons être peu nombreux. Nous devons faire des coudes et des mains à l’arrivée de la fameuse « Chiva » (chèvre en français).


La chiva est un bus typique des milieux ruraux du pays, derrière ses allures de manège touristique, elle est très utilisée dans les environs. Ne nous demandez pas pourquoi, nous ne comprenons toujours pas comment un engin comme celui-ci parvient à passer sur des routes de montagnes accidentées et très exigües. Toujours est-il que sur les conseils de nos hôtes nous privilégions l’avant du bus. Cela me vaut une bataille de regard avec deux bonne-soeurs et quelques acrobaties, mais nous y sommes. Bien en place sur nos sièges en bois, nous partons pour 2h30 de tape-cul. Le paysage et la chaîne de montagne qui s’offrent à nous rend le calvaire plus agréable. 

                 

Nous partageons ensuite un taxi avec Camille et Julien, un couple de français nouvellement arrivés sur le continent sud-américain après 6 mois passés en Asie. Nous gardons contact et dînerons avec eux à deux reprises. Si le voyage nous le permet, nous espérons les recroiser prochainement.  


Arrivés à bon port nous savourons le soleil de midi, et découvrons une place simplement décorées de ces terrasses colorées et d’une fontaine (comme dans toutes les villes latino-américaine), coeur du village. 


On vous avez parlé de la classe des hommes de Jerico. Et bien tenez-vous bien, nous avons trouvé mieux. Ici ce sont de vrai cow-boys qui déambulent dans les rues. Le vendredi soir ils débarquent des montagnes environnantes à cheval et se dispersent dans les nombreux cafés-bar de la place. Certains restent sur leurs montures et paradent devant les familles venues s’acheter un snack parmi les nombreux stands de street-food. C’est un peu l’équivalent de nos kékés français qui vont à deux à l’heure dans leur coupé sport, bras à l’air. A ça prêt qu’ici ils ont une vrai distinction.  


Fière de son église, Jardin brille surtout par son ambiance. Ce charme si particulier, elle le doit entre autre à ses fidèles campesinos qui passent des heures à se basculer sur leurs chaises devant leur café. Nous prenons très vite goût à cette coutume, et entre deux marches nous prenons le temps de déguster à notre tour un bon café. 

                

Ce qui nous séduit également à Jardin sont les opportunités de nous dégourdir les jambes aux alentours. Nous passons ainsi d’une balade de 5 km guidée au son d’une cascade, à une randonnée de 25 kilomètres alternant fortes montées et chemins boueux. 


Outre notre remise en forme, nous goutons à la spécialité de la région, la truite. Nous profitons d’être sur place pour observer la fabrication de Panela qui est un jus extrait de la canne pour ensuite être cuit à haute température. Plus sain que notre sucre blanc, elle est très appréciée des Colombiens qui l’intègrent quasiment à tous leurs repas dans la fameuse « Agua de panela ». Nous avons beau faire l’effort systématiquement, nous ne nous faisons toujours pas à cette coutume de boire un jus de fruit ou soda en mangeant.


Enfin nous avons la chance d’avoir un hôtel pour nous tout seul avec une belle vue au réveil. Nous sommes tout de même surpris lorsqu’en zappant sur les chaînes de télé, nous tombons sur la vidéo surveillance des rues de la ville. Ce côté voyeuriste nous amuse et nous questionne à la fois. Ils fonctionnent certainement sur la base de l’auto-surveillance. Si cela permet de préserver cette tranquillité, grand bien leur fasse.  



J’ai beau chercher, mis à part la tarentule morte croisée en chemin, je ne trouve pas de défaut à ce village. Les collines verdoyantes en feraient pâlir de jalousie nos campagnes. Vous l’aurez compris, Jardin rentre dans notre top 3. C’est à se demander s’il ne frôle pas la première place. 


Despues ~ Filandia 

Commentaires

Articles les plus consultés