Filandia ou comment se perdre dans la vallée de Cocora 


9 Juin - 13 Juin 

Nous poursuivons notre chevauchée des petits villages si précieux à notre itinéraire. C’est ainsi que nous atterrissons à Filandia. Je me vois encore avant notre départ, regarder sur internet ces grands palmiers parmi les nuages bas, et me dire que cela faisait parti d’un incontournable dans notre passage en Colombie. Et bien ça y est, nous y sommes ! 

                
Le plus simple pour se rendre à cette fameuse vallée de Cocora est normalement de dormir à Salento. Oui mais voilà, vous connaissez notre aversion pour tout ces lieux ultra touristiques, où on nous aborde en anglais, et où nous croisons plus d’Européens que de locaux. Nous (bon d’accord, Xavier) avons alors trouvé Filandia. Petit village connu pour son mirador, c’est également un endroit prisé en fin de semaine par les colombiens vivant à Arménia, la plus grande ville du département du Quindio. 


Nous arrivons un dimanche en fin d’après-midi. L’ambiance est très familiale, nous regrettons de ne pas avoir pu arriver plus tôt. Nous profitons des dernières heures d’ensoleillement, et passons du spectacle folklorique de la place au mirador d’un café.


 Les Colombiens, installés en terrasse suivent fidèlement le match amical contre l’Ukraine. L’emplacement géographique du village offre plusieurs points de vue magnifiques, et d’autant plus lorsqu’il est l’heure pour le soleil d’aller se coucher.


Nous continuons notre balade. De nuit, la place prend des aires de marché de noël. Les petites cabanes en bois et l’illumination de l’église y sont pour beaucoup. 


Le lendemain nous nous faisons avoir comme des bleus par le changement climatique habituel. Nous sortons vers 14 heures pour rejoindre la cascade mais nous nous retrouvons vite bloqués par des trombes d’eau et un spectaculaire enchainement d’orages. Recroquevillés sous un petit porche nous mettrons notre patience à l’épreuve durant 45 minutes. 

 
Le jour suivant, nous rusons et partons à la minute même où les nuages se dégagent. Nous chevauchons nos vélos fraichement loués et savourons une descente (600 mètres de dénivelé) sous un soleil de plomb. Nous déchantons rapidement lorsque nous pensons au retour qui donne même du fil à retordre aux cyclistes. Arrivés sur la place de Quimbaya nous restons bien conscients de nos capacités physiques et renonçons à grimper ces impressionnantes montées. Par chance nous trouvons un gentil travailleur (et son gros 4x4 polluant) qui accepte de nous rapprocher de Filandia. Pas complètement dépourvus de courage, nous grimpons durant 15 minutes, puis prenons notre revanche sur la cascade de la veille.
Là encore le retour est un peu raide, mais nous ne lâchons rien, tels des cyclistes avertis. 

Fiers de notre exploit, nous nous recompensons à la terrasse d’un café avec nos amis suisses que nous recroisons par hasard sur la place. Cette fois-ci ce sera la dernière, la fin de leur périple est proche. 

                
On en vient enfin à cette tant attendue Vallée de la Cocora. Nous préparons notre casse-croûte et prenons la première Jeep qui vient. Comme à notre habitude, nous prenons le chemin inverse et laissons les autres étrangers gagner le circuit classique. Les débuts sont agréables, nous passons sur des ponts suspendus, le chemin est clair, un vrai bonheur. Puis les sentiers sont de moins en moins probants... nous suivons le chemin que nous pensons être le bon en nous rappelant des vagues indications de l’employé à l’entrée du parc. Nous commençons à émettre des doutes lorsque la montée se fait de plus en plus rude. Les 1000 mètres de dénivelés annoncés par maps.me ne nous effraient pas, nous continuons. La pluie s’abat, la boue est maintenant inévitable. 


Puis, nous croisons un couple de français ayant campés en haut la nuit passée. Ils nous conseillent alors de faire demi-tour, il n’y a rien à voir de ce côté à part encore plus de boue. C’est confirmé, nous ne sommes vraiment pas doués pour nous orienter. La file de touriste qui suit derrière nous nous réconforte, et nous fait dire que les indications n’étaient pas si claires que ça. 
En tâtonnant un peu, nous retrouvons enfin le chemin, et après une grosse averse nous atteignons enfin le Graal : ces gigantesques palmiers. La vue est délectable ! De leur petit nom « Palma de Cera » ou Ceroxylon Quindiuense, il est reconnu comme l’arbre national du pays depuis 1985 et peut atteindre jusqu’à 60 mètres de hauteur. 

            
Nous clôturerons ce passage à Filandia par une balade matinale avec Lucia notre hôte. Ce sera l’occasion de faire la rencontre d’un campesino des environs. Nous avons le droit à une visite privilégiée de son humble petite maison. Il nous présente ces chèvres, son café entrain de sécher, ses plantations de fruits et légumes et ses jolies plantes qu’il soigne avec attention. Au moment de partir, il nous offre deux fromages fraichement produits et c’est honorés de cette rencontre que nous regagnons notre logement.  



Después ~ Pijao

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