Volontariat Adelarte - Première partie

Crédit photo : Pierre     
30 Mars - 12 Avril

Nous quittons Carthagene dans la mâtinée. Nous avons plus de 7 heures de bus, nous ressentons un peu de longueur dans ce trajet, certainement à cause des toilettes qui ne fonctionnent pas et dont la porte ne ferme pas. Les passagers continuent pourtant de les utiliser. Le tout à 20 centimètres de nous. 

Nous arrivons après le coucher de soleil à Palomino pour rencontrer l’équipe d’Adelarte avec laquelle nous allons passer un mois. 

Pour faire court, Adelarte est une association lancée par Marline. Soucieuse de l’environnement et de la conservation de la culture elle travaille depuis l’année dernière avec la population Wayuu. Sur une durée de 4 mois elle met en place des cours de théâtre pour les enfants et œuvre à la récupération de l’eau, construction de salles pour l’école, etc. 

L’équipe est top avec de bons esprits, cela nous met en confiance pour la suite. 
                                       

Nous partons tôt le lundi matin pour faire les courses de la semaine au marché de Riohacha. 
Une fois prêts nous partons tous en direction du Centro Etno educativo número doce. 20 minutes de route plus tard nous y voila, enfoncés dans le désert de la Guajira au sein de la Ranchería Muurai.
Nous croisons les regards des élèves et découvrons l’école dans laquelle nous allons passer un mois. Nous rencontrons les professeurs, le directeur et la « vieja » qui est un peu la figure emblématique des lieux. Tranquillement posée sur son hammack elle nous salut avec toute sa nonchalance qui fait son charme. 
Les porcs, chèvres, iguanes et dindons semblent aussi nous souhaiter la bienvenue. 

Nous sommes plongés dans un univers totalement différent, c’est à la fois étrange et stimulant. Le midi nous faisons connaissance avec la famille qui va nous accueillir durant les 2 premières semaines. Carmen, la mère, est absente. Ce sont ces 3 garçons qui nous font la visite. Ils ne manquent pas d’essayer de nous perdre dans le désert. L’ambiance semble être « chahuteuse » ici. Nous rentrons dans leur jeu. Quand nous arrivons enfin, nous découvrons une unique pièce. Comme toutes les autres maisons, les murs sont fait de terre, et les hammack emplissent l’intérieur. 


Nous revenons à l’essentiel ici. Pas d’eau courante, de toilettes, ni d’électricité. Nous avons quand même le luxe de cuisiner au gaz, contrairement aux autres familles. 
Pour la vaisselle, nous n’avons que des cuillères, et une lame de couteau comme seul ustensile de cuisine. 
Pas de frigo, sinon une malle en bois comme unique garde manger. 
Dehors, les assiettes baignent dans une eau tirant vers le marron, contenue dans deux bassines en plastique : leur évier.

La vedette familiale /  Crédit photo : Pierre 
Nous cuisinons comme nous le pouvons, et commençons à faire connaissance avec les enfants. Ils sont très joueurs et comment dire... en pleine découverte du corps humain. La relation est particulière, totalement différente de ce que l’on a vécu auparavant. 

        

L’après-midi nous sortons pelles et pioches pour récupérer de la terre. Celle-ci nous servira la semaine pour la construction des murs de la pépinière.

Comme chaque soir nous arrêtons le chantier au couché du soleil, à 6 heures. Un demi sot d’eau pour se doucher entre 3 tôles qui semblent également faire office de toilettes pour la « Vieja ». Les odeurs nous ne font pas traîner plus. 
Nous mangeons ensuite ensemble. A tour de rôle nous faisons la cuisine, sans savoir à l’avance si nous aurons de la lumière. 

Bien fatigués de notre première journée nous rentrons en essayant de ne pas nous perdre. Nous installons nos hammack à l’extérieur et tentons tant bien que mal de trouver une position confortable.  
Crédit photo : Pierre 
Le lendemain matin nous comprenons rapidement que la mère attend de nous que nous fassions le petit déjeuner. 
Une configuration bien particulière, d’autant que les enfants gardent toujours un peu de leur assiette pour leur mère, quitte à en prendre moins parfois. Sans oublier qu’a tout moment, les cousins ou oncles peuvent débarquer pour demander à leur assiette.

    
Puis à 7 h 30 nous prenons à notre tour le chemin de l’école pour appuyer les professeurs durant leurs cours, et travailler avec les enfants à la mise en scène d’une pièce de théâtre inspirée de leurs contes et mythes culturels. 


            
Je m’arrêterai là pour le descriptif détaillé. Le décor maintenant posé, je peux vous dire que ces deux semaines nous ont demandé beaucoup d’adaptation, pas tant en terme de conditions, mais plutôt en terme de relation à l’autre. 

Leur mode de vie et de conception s’oppose quasiment au nôtre. Certains professeurs sont également peu investi dans leur rôles, tandis que 2 autres s’évertuent à offrir le meilleur aux enfants. Cela donne une école qui ressemble plutôt à un centre aéré, où les enfants sont rois. Le respect nous paraît absent, bien qu’il soit finalement simplement différent. Nous parvenons tout de même à extraire les rares marques d’affections des enfants (que ce soit par un geste de la main ou un sourire) pour n’en garder que le meilleur. 



Au fil des jours les langues se délient et nous découvrons des personnes attachantes. 
Pour le moment cela est une expérience plus que bénéfique pour nous. Nous nous faisons petit à petit aux règles du désert, et apprenons chaque jours un peu plus. Cette population a beaucoup à offrir et c’est à nous de trouver comment en garder le meilleur. 

Notre compagnon nocturne 


Pour plus d’information sur les activités de l’association il y a sa page Facebook ICI ou son site web ICI

Le week-end nous nous ressourçons dans un petit village à 2 heures de La en bus. Le temps de retrouver un peu de confort et de repartir à bloc pour la semaine. 

Durant ces deux semaines nous avons également réussis à mettre en place un échange interculturel entre l’école du Guatemala où nous sommes passés et celle actuelle de Colombie.
En voici une première vidéo de présentation en attendant les courriers présentant leur culture :



Et en bonus une vidéo de la danse traditionnelle Wayuu, la « Yonna » : 


Commentaires

Articles les plus consultés