Antigua - 2ème partie / Nos premières expériences de volontariat


12 Fév. - 6 Mars 

Après notre passage au lac d’Atitlan, nous sommes revenus à Antigua pour 3 semaines dans l’idée de nous rendre utiles. 
Ainsi, nous retrouvons notre hôte favorite, Sara, et par là même nos petites habitudes dans sa maison. Très rapidement nous reprenons nos marques dans cette ville que nous connaissons déjà par coeur. Chaque week-end nous nous accordons un repas ou un restaurant avec les amis que nous nous sommes fait ici. Le reste du temps nous sommes volontaires. 





Xavier, enthousiaste (et ce n’est pas ironique) à l’idée de démarrer un volontariat, voulait s’assurer de trouver le bon. Nous avions donc porté notre choix sur deux associations. Une bien ancrée au Guatemala depuis 1991 et qui portait plutôt sur l’éducation des enfants. L’autre, plus récente, car visant à aider les familles victimes de l’éruption volcanique survenue en juin 2018. Cette dernière a fait plus de 3 000 morts, laissant alors des centaines de familles dans la pauvreté et le désarroi le plus extrême.

Nous nous sommes dit en premier lieu, que nous serions plus utiles dans la seconde. Après une réunion en début de semaine avec les représentants, nous émettons quelques doutes sur leur organisation. Nous mettons cela sur le compte de l’urgence toujours bien présente face à un gouvernement qui ne veut rien entendre et agit de manière incohérente avec la réalité des besoins. Nous gardons espoir, malgré une communication et des directives plus qu’approximatives. 
Ils nous expliquent que notre première mission consiste en un débarrassage d’une maison. Dans celle-ci, ils ont entreposés les généreuses donations (médicaments, vêtements, nourriture) qu’ils n’ont pu ranger correctement devant l’ampleur des actions à réaliser. En effet, déblayer le village enseveli, retrouver les corps des disparus et loger les familles était indiscutablement prioritaire. 
Bien qu’ils nous aient signalé la probable présence de rats, nous ne reculons pas devant la tâche, et proposons d’agir dès le lendemain. 

Laissant notre peur de côté, nous rejoignons l’un des représentant et commençons le boulot, plus volontaires que jamais. Très vite nous sommes décontenancés par l’odeur putride des excréments de rats et de la moisissure de ces pièces remplies jusqu’au plafond de cartons et sacs en tout genre. Lorsque nous apercevons les premiers signes de présence de rat, nous demandons à avoir des gants (grand luxe). Et quand enfin nous voyons les premiers rats courir, notre ami nous signale qu’il va falloir les tuer. 

« Comment ? » fut notre première question. 

- En s’enfermant dans la pièce avec eux, munis d’une pelle et d’un balais. 

Logique.
Je vous épargne la vidéo de la pièce où le massacre a eu lieu, et où l’on voit cette fameuse boîte de l’horreur

Croyez-moi, jamais de ma vie je n’aurai pensé faire ça, et pourtant... 

Nous avons rempli une boîte de 18 rats morts au total, avec l’aide de 3 autres bénévoles venus en renfort.

Devant le manque de précautions et l’incapacité à se rendre compte du danger, nous les prévenons que nous reviendrons pas le lendemain mais que nous restons disponibles pour aider dans les écoles et refuges. Il faut dire qu’au même moment un terrible virus transmis par les rats, fait ses premiers morts en Amérique du Sud. Nous serons restés sans réponse de leur part durant plusieurs jours. 
Ce qui nous mène donc à notre deuxième volontariat. 



Malgré le temps perdu, nous restons motivés, et recontactons l’association « Nuestro Ahijados ». Pour poser le cadre rapidement, le fondateur est un américain très humble, qui a construit sa première école en 1991 aux abords d’Antigua, pour les familles démunis des villages voisins. Je ne m’étalerais pas sur les bénéfices reconnus de ses actions, mais simplement sur le fait que grâce à lui, de nombreux enfants ont pu recevoir une éducation correct et leur famille de quoi manger. L’association a aussi un petit hôpital pour les nourissons souffrant de dénutrition.


Nous commençons un lundi dans la classe de Sindy, nouvellement arrivée dans cette école, elle enseigne à une vingtaine d’élèves âgées de 11 à 14 ans. Nous nous attachons très rapidement à ses enfants qui nous accueillent avec le sourire et un intérêt à peine dissimulé. 




Nous nous disons dans un premier temps que leurs conditions de vie ne doivent pas être toutes roses, mais nous étions loin d’imaginer que chacun cachait une histoire bien difficile. 
La beauté des infrastructures et la qualité de certains équipements laissent penser que l’association et les enfants se portent bien. Mais en réalité, la recherche de financeurs et de volontaire reste constante, car la survie de l’école est fragile. 



C’est lors de deux visites au sein des familles des élèves que nous prenons pleinement conscience des conditions terribles dans lesquelles vivent ces personnes. C’est d’autant plus consternant lorsqu’on réalise que ces villages sont aussi proches d’antigua, une ville où tout est soigné et où les gens ne manquent de rien. 




Toute la famille est réunie pour fêter l’anniversaire de Fatima : Les parents, le  frère, le chat, le perroquet... et dehors les 6 chiens, 2 lapins, et la dizaine d’oiseaux

Nous restons admiratifs devant l’implication des professeurs et autres salariés. Durant ces deux semaines passées bien trop vite, nous aidons Sindy dans sa classe, mais aussi Doña Ana à nourrir les 130 enfants chaque matin et midi. 



Malgré notre départ, nous apportons notre pierre à l’édifice en parrainant chaque mois Kleymer et Emelyn, sa petite soeur. Sans être de grands mécènes, ce parrainage leur donne accès aux soins gratuitement, et leur assurera de ne manquer de rien durant leur scolarité. 


Le départ fut rude, là encore nous n’avons pu retenir nos larmes, d’autant que chacun y est allé de son petit mot. Nous sommes repartis les mains pleines de petits cadeaux confectionnés par les enfants, mais aussi par l’une des familles avec qui nous avions partagé un dimanche. 



Nous gardons un souvenir bien particulier de cette expérience. Ces deux semaines nous ont fait ouvrir les yeux sur de nombreuses choses, les réalités n’étaient pas toujours simples à accepter, et le départ n’en a été que plus dur. Toutefois les câlins et la tendresse de ces enfants restent un motivation suffisante pour revenir donner de notre temps avant notre retour en France. 




Despues ~ Volcan d’Acatenango 

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