Rio Dulce





23 Janv. - 26 Janv.

Nous partons donc de bon matin d’El Remate en direction de Rio Dulce, une des étapes conseillées lorsqu’on est de passage au Guatemala. Considérant les prix et les propositions d’hébergements peu convenables, nous avons réservé une chambre dans un village environnant : « Seja ».  
Le bus nous dépose sur un bord de route, nous nous assurons auprès d’un commerçant d’être au bon endroit. Nul doute, nous sommes bien à Seja, sur la rue principale, la seule à être goudronnée. Ici, pas de wifi, et seulement un restaurant. En continuant à questionner les locaux nous trouvons notre logement. Nous sommes accueillis par une dame âgée et discrète, à l’espagnol incertain. Là encore, nous sommes entourés d’animaux, et nous avons la chance de rencontrer une partie de sa famille. Entre autre son petit fils, toujours fourré dans ses jambes.


 Nous faisons un premier tour de repérage à Rio Dulce et essayons en vain de retirer. Les distributeurs du Guatemala ne veulent décidément pas de nous, et les retraits nécessitent de redoubler de stratégie. En rentrant au village nous tentons une course, qui se transforme en trail, puis en fractionné. Pour vous donner une idée, les routes se résument à des pierres posées par-ci par-là, formant des chemins de randonnées. Nous aurons au moins eu le mérite d’amuser les habitants, nous lançant de nombreux sourires rieurs. 


Le lendemain nous programmons la visite de Livingston, un village situé sur la côte caraïbe du pays et où l’accès ne se fait qu’en Lancha. Bien que le prix nous refroidisse un peu, les 1 heure et demi de trajet sont agréables et le paysage se prête facilement à la flanerie.


 

Que la vie est dure sur le Rio


Nous avons ensuite 2 heures pour profiter de Livingston. Ici la culture Garifunas domine. Ce peuple, descendant d’esclaves originaires d’Afrique Occidentale, se sont retrouvés dispersés au cours des batailles pour la possession de Saint-Vincent, au 18ème siècle. Ils ont ainsi atterris au Honduras, au Belize et au Guatemala. Cette culture lui donne des ressemblances se baladant entre le Belize et Cuba. Sous ses airs Reggae/Créole, la balade n’est pas désagréable, mais nous n’y resterions pas plus d’une journée.





Juste le temps de déguster une spécialité Garifunas. Vous vous imaginez déjà un plat créole, exotique à souhait et consistant ? Moi aussi. En revanche, le plat de spaghetti à l’ail qui est arrivé m’a plutôt rappelé mes repas à la cantine. Enfin... c’était consistant.
Puis il est déjà l’heure de remonter sur le bateau.





Pour notre dernière journée pleine, nous nous rendons à Agua Caliente, à une trentaine de kilomètres de Rio Dulce. Convaincus de notre chance à être pris en stop, nous le tentons à nouveau. Nous hésitons quelque peu lorsque la première voiture qui s’arrête est un pick-up rempli de marchandise et conduit par deux hommes. Finalement nous montons et nous nous retrouvons à profiter de la vue sur le Rio, pris entre les montagnes. Nous n’avons pu nous empêcher de nous figurer les pires scénarios lorsqu’au bout de 10 minutes, le pick-up s’est arrêté au milieu de nul part. Ils voulaient en faite simplement s’assurer que nous étions bien assis et nous proposer de nous poser sur leurs cartons. 

                                    
Désolée pour le cadrage. Mais entre sécurité et qualité, il fallait choisir. 


Arrivés à bon port, nous nous dirigeons vers les fameuses « Agua Caliente », une rivière réputée pour la chaleur de ses eaux. Nous sommes accueillis par un « guide ». Il est 10 heures lorsqu’il finit sa canette de bière et la pose sur un arbre, comme on pourrait la jeter dans une poubelle. En discutant avec lui sur le chemin, nous prenons conscience de l’importance de la religion au Guatemala, en particulier lorsqu’il répond « Parce que Dieu est bon ! » à notre question « Pourquoi les eaux sont-elles chaudes? ». Ok, bon peut-être. Sinon une réaction aux sources volcaniques est tout aussi valable comme explication.



Après s’être prélassés dans ses eaux, véridictement chaudes voir brulantes, nous nous rendons à la « plage ». Le temps se couvre et nous ne croisons personne sur la route. En effet, nous sommes les seuls à nous balader ici, mais nous trouvons tout de même un lieu où nous nourrir, entre trois hôtels paraissant abandonnés. 



Le ventre bien rempli, et le temps ne s’améliorant pas, nous choisissons de rentrer. Nous reprenons ce même chemin désert, nous croisons finalement trois enfants. Nous nous attendrissons en les voyant se partager une noix de coco. Mais nous déchentons rapidement lorsque nous les sentons accourir derrière nous. Remarquant notre réaction, ils ralentissent le pas et nous demandent 1 Quétzale (10 centimes en viron). Nous leur disons que nous n’avons rien, mais ils continuent de nous suivre, toujours derrière nous, murmurant des mots dans leur langue maternelle. Rien de bien effrayant me direz-vous. Ormis la machette que la jeune fille de 12 ans trainait et brandissait par moment. Sans compter les cicactrises du sourire de l’ange aux coins de sa bouche, laissant deviner une sombre enfance. Voilà comment nous avons passé les 20 minutes les plus longues de notre voyage, partagés entre l’imagination de la douleur d’un coup de machette dans les jambes, et celle d’une stratégie pour la récupérer. 



Nous en rigolons volontiers maintenant, mais il faut savoir que les peuples indigènes au Guatemala ont beaucoup souffert, et sortent tout juste d’une histoire mouvementée. Les massacres commis par le gouvernement et la CIA ont laissés des peuples meurtris avec la plus grande méfiance envers ce qui est étranger.

Nous nous remettons de nos émotions dans le restaurant de notre village. Nous serons les seuls clients en ce Vendredi soir peu animé, si ce n’est les chants religieux ( tel un show américain) s’échappant de l’église d’en face. 

Despues ~ Antigua

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