MANAUS - 3 JOURS EN FORÊT AMAZONIENNE  


13 Déc - 17 Déc 

Cela fait déjà 1 mois que nous sommes sur les côtes brésiliennes à se prélasser au soleil et à n’avoir comme seule préoccupation que le menu du soir. C’était bien trop facile. Alors pour mettre un peu de piment, nous avons décidé de passer quelques jours au coeur de la forêt Amazonienne. 

Si vous avez lu le précédent article, vous vous doutez bien que le départ d’Atins n’a pas été une partie de plaisir, compte tenu de l’aller. Nous partons à 6h30, et arrivons après moults changements à 23 h à l’aéroport de Manaus, ville située à 1 300 km à vol d’oiseau des côtes. 

L’air est moite et l’humidité se ressent immédiatement. Nous prenons un Uber pour rejoindre l’hostel de Billy, notre guide durant ces 3 jours. Nous découvrons un homme souriant aux traits indigènes. Il nous met tout de suite à l’aise et commence même à nous taquiner. Son hostel est plein, il nous oriente donc vers l’un de ses amis. Ce dernier nous accueille en nous disant qu’il ne connait aucun Billy. Hmm... Ça commence bien. Nous découvrons notre chambre, un dortoir que l’on partage à nous quatre. Je ne m’attarderais pas sur les détails, mais l’hygiène était tellement douteuse qu’aller aux toilettes relevait du parcours du combattant. Passons. 
Réveillés avec un peu d’avance, nous décidons de faire un tour sur le port avant de rejoindre Billy. Manaus n’est pas une « belle » ville, on nous l’avez bien dit. Et la zone que nous avons choisi pour nous balader n’est certainement pas celle qui la met la plus en valeur. 

Conflluence du Rio Solimões et du Rio Negro
Ne nous sentant pas totalement en sécurité, nous faisons demi-tour et rejoignons le point de rendez-vous. Nous sommes quelque peu décontenancés lorsqu’on découvre les autres touristes se préparant pour l’excursion. Mais Laeticia, la française aidant Billy lors de ses tours, nous rassure en nous précisant que nous ferons deux groupes après le déjeuner. 

La maison de la famille qui nous accueille et Billy 
Nous prenons un bus, puis un bateau, puis un bus, puis un ultime bateau. Nous arrivons en début d’après-midi au lodge où nous dormirons 2 nuits. Car aventuriers mais pas trop quand même, nous avons prévu 1 seule nuit en mode survie. Ce lodge est situé sur le terrain d’une adorable famille d’autochtones qui louent ses services ainsi que le couvert aux touristes en excursions.  
Nous commençons cette première journée en douceur. Après un copieux déjeuner nous partons en barque pour nous familiariser avec l’environnement, le long du Rio. Peu de temps suffisent pour apercevoir les premier dauphins. Bien que timides, on parvient à distinguer les deux espèces, les roses qui sont appelés les « Boto » et les gris. Nous voyons également un caïman au bord de l’eau prenant les dernières minutes de soleil qui bientôt disparaîtra. Nous rentrons au lodge et avons le luxe de prendre une douche avant le repas. Nous discutons du programme de demain puis rejoignons chacun nos hammacs. 


Les précipitations et l’humidité rendent la nuit plus fraîche qu’on ne l’aurait pensé, cela ne nous empêche pas de nous lever à l’heure et d’être prêt pour un départ à 8 h. Ici, tous les déplacements se font en barque. Nous rejoignons rapidement un autre bord et entreprenons une marche à travers le « domaine du cobra » comme nous le signale Billy qui est un expert pour sentir les animaux. Oui oui ! Il les « sent ». 
A savoir qu’il utilise le terme « cobra » pour décrire tout type de serpent. Ce qui signifie donc que nous pouvons aussi bien tomber sur un inoffensif que sur un mortel, rassurant. Vingt minutes de marche et 150 000 piqures de moustiques plus tard, nous croisons le chemin d’une araignée scorpion. La photo parle d’elle-même. 


Nous la saluons et continuons notre route. La veille, Billy nous avait parlé de la pire fourmis au monde la fameuse « Fourmis balle de fusil » aussi appelé Paraponera pour les intimes. Il nous expliquait que dans sa communauté ils avaient un rituel pour passer du statut d’adolescent à celui d’adulte. Le principe est simple, il faut mettre les mains dans un nid de ces petites bestioles et les y laisser quelques minutes. Le plus intéressant reste à venir. Une seule piqure suffit a infliger la douleur d’une balle de fusil et ce durant 24 h. Et bien devinez qui a eu la chance d’en avoir une sur le cou ? Xavier l’aventurier. Alors que Pierre rigolait de voir une fourmis si grosse sur l’épaule de son frère, nous avons finalement tous pâlies lorsque nous avons vu la tête de Billy ainsi que son calme et sa précaution pour la retirer de là. 

Aller je l’avoue, je ne suis pas une vrai courageuse, celle que j’ai dans la main est en fait une mue 
On l’a échappé belle! Nous continuons tous un peu plus vigilants, et restons à l’arrière lorsque Billy décide d’aller titiller le sommeil d’une belle et velue tarentule. 


Nous ne verrons pas de serpent, mais n’insistons pas pour en chercher. Nous rejoignons notre lodge après une bonne averse et déjeunons avant de repartir pour une pêche aux piranhas. L’activité est bien plus drôle qu’on ne l’imaginait, en particulier lorsque Léa manque de justesse le visage de Xavier en retirant son premier piranha de l’eau. 


Avant que la nuit tombe nous revenons avec nos 8 petits poissons voraces. Nous dînons rapidement et repartons de nuit sur la barque pour une chasse aux Jacaré (caïmans). Quelques coups de lampe torche et en voilà déjà un de repéré. 


Avec une agilité sans mesure, Billy en attrape un en plongeant sa main dans l’eau. Une photo, puis nous relâchons ce bébé pour qu’il aille continuer sa balade nocturne. Alors que nous sommes sur la route du retour Billy fait signe à Rosana d’arrêter la barque et de s’approcher du bord. Nous restons observateur sans vraiment savoir ce qu’il se trame. Nous le voyons grimper à un arbre et commencer à secouer les branches puis en couper une. Nous pouvons enfin distinguer le serpent qui tente de s’enfuir. Mais rien à faire, en à peine quelques minutes le voilà dans les mains de notre guide qui le ramène calmement dans la barque. Cependant, avant sa capture il a le temps de mordre Billy à 3 reprises. Ce dernier arbore toujours un large sourire et rassure son collègue qui a l’air plus inquiet que lui. Nous gardons le reptile dans notre barque et le relâchons dans l’arbre à côté de notre abri. Parfait !


Le jour suivant nous sommes debout à 5 h 30 pour aller observer le levé du soleil sur le rio. Un beau moment, bien silencieux. Voici venu notre dernière nuit, et pas des moindres puisque c’est celle où nous allons dormir en plein coeur de la forêt. Nous faisons un petit tour en bateau lors duquel Billy sent la présence d’un paresseux. 


Nous descendons de la barque pour aller l’observer de plus près. A peine le temps de le repérer de nos propres yeux que voilà déjà Billy entrain de grimper à l’arbre. Bien que la pratique soit discutable, il est impressionnant de voir avec quelle agilité il monte et se stabilise pour attraper l’animal. Avec beaucoup de précautions, il l’enroule dans son tee-shirt et le descend pour que nous puissions le voir d’encore plus près. Nous le replaçons ensuite sur l’arbre et nous assurons qu’il retrouve de la hauteur avant de repartir déjeuner. 


Nous arrivons alors à la partie la plus intéressante de ce séjour, l’installation du camp pour passer notre nuit en pleine nature. Nous échappons de justesse à un déluge, et nous nous enfonçons un peu plus dans les marécages. Tellement, que nous sommes obligés de couper le moteur et de continuer à la rame. Nous voila enfin sur les lieux. 


Première étape : couper des feuilles de palmiers pour construire un abri en cas de pluie et installer nos hamacs.
Deuxième étape, faire un feu, tailler nos couverts, construire une table et chercher des feuilles pour former nos assiettes. 
Troisième étape : aller pêcher notre repas de ce soir, mais bien sûr il faut attendre la tombée de la nuit, sinon ce ne serait pas drôle. 


Nous restons une bonne heure sur le rio, observant Billy pêcher au harpon. Et lorsque le retour approche, il nous signale la présence d’un anaconda. L’ayant repéré sur le bord, il serait entré dans l’eau pour venir nous attaquer. Mais après quelques minutes, plus de signes de ce géant d’environ 4 mètres.
Nous rentrons cuisiner notre festin et allons nous coucher avec à l’esprit qu’un Jaguar peut à tout moment nous rendre visite.

Nous nous réveillons avec le levé du jour, toujours en vie, et avec tous nos membres. Quelque peu fatigués nous petit déjeunons et remballons notre camp pour revenir au Lodge. Après le déjeuner nous rentrons enfin à Manaus, la tête pleine de souvenirs et avec du mal à réaliser tout ce que nous avons vu en si peu de temps. 

Despues ~ Angra dos Reis 

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