HUILLOC DEUX JOURS HORS DU TEMPS
23 Juillet - 25 Juillet
Nous nous doutions trouver beaucoup d’Européens sur notre circuit Péruvien. N’étant pas complètement asociaux, nous acceptons la contrepartie. Mais nous adoptons aussi nos activités afin d’être plus proches du type de tourisme auquel nous aspirions.
Ainsi Xavier (organisateur en chef), a joué de ses talents et nous a réservé une vrai immersion au sein d’un village Quechua haut perché. Nous arrivons de bon matin et sommes accueillis à Huilloc par Daniel, ce jeune homme d’une trentaine d’année à l’initiative, avec ses compagnons de la même génération, de ce tourisme équitable.
L’idée leur est venue il y a de ça une dizaine d’années lors de leur scolarité hors du village. Le principe est simple nous sommes logés au sein même des familles Quechua, en suivant leur mode de vie et en apprenant un peu plus sur leur culture. Ce système, en plus d’être approprié aux habitants, profite à l’économie de la communauté et vient compléter leurs ressources naturelles.
Le village se résume à une rue principale ou plutôt un large chemin de terre, et quelques maisons dispersées autour. Ici toutes les familles se connaissent et l’organisation sociale est bien en place.
Les hommes travaillent la terre, les femmes s’occupent du tissage et de la famille. Les deux genres peuvent s’adonner à la cueillette. Et cette dernière activité tient son pesant puisque qu’avec les herbes ils colorent la laine qu’ils extraient de leurs moutons ou lamas, ils se soignent et ils se nourrissent. Vous l’aurez compris, les plantes tiennent une place centrale au sein de leur culture.
Nous avons donc le droit à un « mate » de bienvenue, composé des herbes fraichement cueillis des montagnes. Nous ne le savons pas encore, mais cette infusion nous accompagnera tout au long du séjour et remplacera le chauffage inexistant ici.
Nous rencontrons nos hôtes. Xavier et moi logeons chez Feliciano et Fortunata tandis que Claire et Christine sont chez Valentino et Jeronima. Nous nous réchauffons un peu au soleil et faisons connaissance avec la star de la famille, Saïr ce petit au visage si expressif, quand l’heure du déjeuner arrive. Nous sommes invités à prendre place dans la modeste cuisine de notre famille. Nous commençons par une délicieuse soupe et poursuivons par un plat uniquement constitué des produits des terres qu’ils cultivent.
Nous ressortons l’aprés-midi en direction de la maison de Valentino. Sa femme nous présente son travail et nous donne un cours de tissage par la même occasion. C’est avec beaucoup d’intérêt que nous l’écoutons et que nous échangeons avec elle et sa belle-fille.
Cependant le froid est tellement saisissant que nous cédons bientôt et demandons à rentrer en cuisine. Nous faisons alors la rencontre de leurs enfants qui tout comme leurs parents semblent être bien accoutumés aux températures. Après le repas ils nous proposent de nous installer dans leur jardin au coin du feu.
La nuit est tombée et nous nous faisons mal au cou à force de contempler ce ciel étoilé comme rarement nous avons eu la chance d’en observer. Le moment gagne en magie lorsque Feliciano et Valentino se mettent à jouer de la musique avec le vieil oncle qui ne parle que son idiome. Jeronima et sa fille (Pilar) s’occupent du feu, nous apprenons alors que seuls les hommes jouent des instruments.
Nous rentrons ensuite nous coucher sous la tonne de couverture, la tête encore remplie des informations sur leurs coutumes.
Le lendemain le temps n’est pas de notre côté et la pluie vient refroidir un peu plus l’atmosphère. Nous adaptons notre programme et allons aider Fortunata dans l’une de ses tâches : l’égrainage du maïs. Nous y mettons du notre et l’effort marque nos mains. Le temps s’est un peu éclaircie, nous en profitons pour aller nous balader avant de déjeuner. Sur la route nous croisons Féliciano revenant de la cueillette. Nous sommes littéralement hors du temps, et ça fait du bien !
L’après-midi c’est à notre tour d’aller cueillir les plantes avec Pilar et sa mère. Au retour nous assistons et participons au processus de coloration de la laine et nous en apprenons un peu plus sur les caractéristiques médicinales des plantes.
La nuit arrive vite et le froid nous met au lit avant 20 heures.
Nous sommes déjà au dernier jour et profitons au maximum de notre matinée. Nous accompagnons le petit Saïr au jardin d’enfant, et tentons de visiter l’école mais ne sommes pas les bienvenus. Nous acceptons et nous retranchons sur l’artisanat de Fortunata puis faisons la connaissance de leur élevage de cochon d’inde.
Nous disons au revoir à nos familles respectives et commençons à nous installer sur cette fameuse route principale sans vraiment savoir si un bus passera dans la journée. Jeronima patiente avec nous une heure durant. Heureusement pour nous le soleil nous réchauffe, et nous pouvons tranquillement observer la vie de la communauté se dérouler. Ainsi nous comprenons que les femmes installées au bord de la route sont celles qui viennent d’un autre village pour vendre la Chicha (fermentation de maïs ou de quinoa) aux hommes de Huilloc. Travailleurs ou non ils y vont tous généreusement à coup de grand pichet. Ce qui n’a pas l’air d’être au gout de tout le monde, Jeronima nous exprime discrètement son mécontentement.
Le bus arrive nous installons nos bagages sur le toit et retournons à la civilisation.
Despues ~ Yucay
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