SAN CRISTOBAL DE LAS CASAS, notre noël détonnant 



24 Déc. - 29 Déc. 


   Pour ce jour de réveillon nous arrivons, toujours de bon matin, à San Cristobal de las casas. Premières impressions agréables. Sous ses airs de petit village de montagne, c’est en faite une ville chargée d’histoire qui se dévoile à nous.
   Malgré les rebellions des peuples indiens, elle est d’abord marquée par la dépossession violente des terres avec l’arrivée des conquistador. Puis, dans les années 90, elle devient le coeur de soulèvements zapatistes contre l’état fédéral. Bien que les choses se soient apaisées depuis, une ambiance particulière règne ici. 

 

   Outre son histoire, elle a su convaincre les européens. En effet, on remarque très vite que les innombrables boutiques et restaurants sont principalement tenus par des étrangers, et surtout par des français (notamment une belle boulangerie : Oh la la !). En se baladant nous croisons un compatriote installé ici avec sa femme depuis 6 mois. Il nous explique, le temps de parcourir une rue ensemble, que San Cristobal est l’endroit idéal pour nous, car le climat se rapproche de ce que l’on connaît en France. Tout s’explique !

 
 
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   Avant de fêter la naissance du petit jésus, nous visitons la ville et notamment le marché. On passe tout de suite à un lieu plus authentique. Les vendeurs sont en grande partie des indiens en tenues originales (épaisse jupe noir en mouton et tissus colorés). Nous savions que les photographes n’étaient pas les bienvenus, notamment car les indigènes considèrent que les photos volent leur âme.
   Nous respectons leurs traditions, mais nous tentons tout de même une photo en veillant à ce qu’il n’y ait personne de face. Ce n’était pas du gout de la propriétaire du stand devant lequel je me tenais au moment de prendre la photo. Et je l’ai vite compris après m’être pris un haricot en pleine tête. Bien fait pour moi, ça m’apprendra !

 

   En retournant à notre logement nous préparons l’apéritif de noël pour nous et le français, Johan, qui nous rejoint en début de soirée. Un repas glorieux fait de guacamole (on ne pouvait pas y échapper, on est au Mexique !), de morton, de vin et de ce qu’on a trouvé de plus ressemblant au fromage.
   Nous prenons un dernier verre en centre ville et rentrons tranquillement vers 1H du matin. Sur notre route nous croisons plusieurs enfants avec des pétards, cela nous amuse. Ce ne sera pas le cas le lendemain.

La photo en elle-même n’a pas grand intérêt, mais c’est la seule qui témoigne du ciel auquel nous avions le droit chaque soir            

  Pour cette journée de noël, nous décidons de nous rendre avec Johan dans un village où la culture indigène est encore très préservée. En arrivant nous traversons un petit marché extérieur et nous faisons bien attention à demander la permission de prendre l’église en photo. Nous y rentrons pour observer ces fameux rites accompagnés de coca et de rôts. A l’intérieur, aucuns bancs mais beaucoup de figures religieuses tenant des miroirs et étant enfermées dans des sortes de vitrines. Au sol, beaucoup de bougies, et des aiguilles de pins. Sur le moment je me dis que cela est dangereux, que le feu pourrait prendre rapidement, mais c’était avant de savoir ce qui nous attendait à l’extérieur.

   Nous sortons donc de cette église et restons fascinés devant le rituel presque chamanique qui se joue devant les portes. Et c’est d’ailleurs ce qui nous évitera des brûlures certaines. En effet, à à peine 50 mètres, des pétards sont lancés pour les festivités. Jusque là rien d’inhabituel, seulement quelques secondes plus tard les pétards semblent s’intensifier. Nous ne nous inquiétons pas jusqu’à ce que les locaux se mettent à courir et que le feu se déploit. Nous courrons donc également, et nous nous retrouvons dans le jardin d’un habitant. Ce dernier travaille pour la communauté et commence à nous rassurer, nous dit qu’ils ont l’habitude. Il nous offre d’ailleurs un verre d’aguardiente (alcool issu de canne à sucre). Encore un peu étourdis par les faits, sans savoirs s’il on doit aller aider ou bien rester à l’abri, nous partons finalement rejoindre San Cristobal. Nous serons soulagés plus tard d’apprendre qu’il n’y a eu aucune victime. Il faut dire que l’ambiance était particulière, les ambulances étaient criées par les locaux qui ne souhaitaient recevoir aucune aide de l’état, certains étaient complètement souls et déambuler dans les rues, d’autres pleuraient ou s’amusaient de la situation.

Bref, un noël mouvementé.

                    

Le lendemain, nous nous rendons au Cañon del Sumidero. Une balade en bateau impressionnante, et un point de vue saisissant. Je laisse les photos parler d’elles-mêmes.







   Bon, parce que vous vous doutez bien que nous n’étions pas seuls sur notre petite barque, et pour nous rappeler que la primauté du lieu est chose impossible de nos jours, petit cadeau :

L’audacieuse barque verte accostant deux bateaux en même temps pour nous vendre chips, bières, etc. Au cas ou nous serions tombés en hypoglycémie durant l’aller !

  Pour ce qui est des derniers jours, mon rhume s’étant transformé en grippe et Xavier n’étant pas au top de sa forme, nous ne nous sommes pas écartés du centre. Deux ou trois escalades pour accéder aux églises perchées dans les hauteurs de la ville, la visite du palacio nacional et détente sous les arbres du zocalo.

 

  San cristobal est une ville ou nous nous sommes sentis bien, ses trottoirs énormes (non promis, je n’exagère pas sur l’adjectif), ses commerces de qualité et son ambiance montagnarde sont appréciables, d’autant plus quand on est malade.

 

Despues ~ Merida 

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